L’alpaga, définition et généralités
Tout ce que vous n’avez jamais osé demander sur le Vicugna Pacos
ALPAGA ou VICUGNA PACOS
C’est un mammifère issu de la famille des petits camélidés, il vient d’Amérique du sud, on le côtoie tout particulièrement sur les hauts plateaux andins et dans des zones semi-désertiques, en haute altitude (Pérou, Chili et Bolivie). Il vit en troupeau, il est ce qu’on appelle grégaire. Il rumine, mais n’est pas classés comme un ruminant : son système digestif est différent des vaches, il n’a que trois estomacs (un estomac en 3 compartiments), et son métabolisme est différent. Il forme une famille qui est celle des TYLOPODES, nom qui vient de la forme particulière de leurs pieds. Il est de santé robuste, adaptés aux climats rudes et à une nourriture frugale. Toutefois il est très sensible aux situations de stress, qui font baisser l’immunité et entraînent ensuite des soucis de santé comme les ulcères gastriques, le parasitisme, les pneumonies…) il ne montre des signes de mal-être que quand il va très mal, c’est souvent trop tard pour agir, il faut donc bien les connaître et les observer régulèrement. Il marche à l’amble c’est l’allure, c’est-à-dire la façon de marcher, consistant à avancer en levant alternativement les deux jambes ou pattes d’un même côté.
Le mâle alpaga s’appelle le macho car il est originaire d’Amérique du Sud et que macho signifie tout simplement « masculin ». La femelle, elle, est appelée Hembra (femelle) et le petit, Cria.

Durée de vie : 20 ans.
Taille au garrot : en moyenne 90 cm,
Tête : plutôt triangulaire.
Oreilles : droites, courtes et en pointes.
Yeux : il est doté d’une excellente acuité visuelle et une excellente vision périphérique Il a une vision monoculaire. Cela signifie que les informations perçues par chaque œil sont traitées séparément.il peut regarder devant avec un œil et derrière avec l’autre. comme ses yeux sont positionnés de chaque côté de sa tête, cela lui occasionne une «zone aveugle». C’est la raison pour laquelle lorsque l’alpaga est pourchassé, il court en tenant sa tête au ras du sol afin de réduire la zone aveugle.
Lèvre : supérieure est fendue en deux, ce qui leur permet de prendre délicatement leur nourriture même sur la végétation épineuse. Les camélidés n’ont pas de sabot mais deux ongles et un coussinet plantaire qui atténue la pression au sol. Ils peuvent donc être utilisés dans des milieux sensibles.
Dents : il a des dents longues, étroites et à pousse continue. Les incisives inférieures doivent venir buter sur l’avant du bourrelet. En cas de défaut anatomique (tare) « prognathisme » qui est héréditaire, il faudra corriger en les taillant. Ces animaux ont 32 dents permanentes. Les premières molaires permanentes apparaissent à l’âge de 6 à 9 mois et une autre paire fait son apparition dès l’âge de 2 ans.
Dos est moins droit que le lama, bassin légèrement abaissé par rapport à la ligne du dos , idéalement son corps doit entrer dans un carré (la hauteur du garrot est égale à la longueur du dos)
Pieds : marche sur deux doigts parallèles au sol, munis de coussinets, avec des ongles au bout. il abîme peu les sols. Surveiller les onglons Il faut penser à les tailler au minimum 1 ou 2 fois par an suivant le terrain et la couleur, les blancs poussant plus vite que les plus foncés.

Deux types d’alpagas
L’alpaga huacaya : le plus répandu (90% des alpagas dans le monde), Sa toison ressemble à celle d’un mouton, son poil pousse perpendiculairement au corps et donnent un effet gonflant. Plus la fibre est dense, fine, brillante, ondulée, bonne longueur de pousse annuelle, bonne uniformité de la toison sur l’ensemble du corps soit une bonne couverture (laine sur tout le corps, du bout du nez aux ongles), plus la laine est de qualité et très recherchée.
L‘alpaga suri : a un poil qui pousse vers le bas en longues mèches, elle forme des mèches tombantes, sortes de « dreadlocks ». Plus les mèches sont distinctes, longues, fines et lustrées, plus la laine est de qualité. Les suris ne sont tondus que tous les 2 ans pour que leurs mèches atteignent une longueur de 25 à 30 cm. Ces mèches peuvent être fines et droites ou gonflantes et enroulées sur elles-mêmes. Elles doivent être uniformes sur tout le corps. L’alpaga suri est plus fin et plus élancé que le huacaya.


Couleurs
Il existe 22 nuances naturelles. Un panel qui s’étend du noir, au blanc, en passant par des couleurs plus nuancées comme le beige, le marron, le roux ou encore le gris sans oublier les nuances chez les appaloosas.
Appaloosa peu exprimé : un alpaga qui montre à peine ses taches, ou un animal avec des taches distinctes, mais uniquement sur la tête et le cou. Appaloosa classique : les taches sont réparties sur le corps de l’animal, avec une différence de couleur évidente entre la couleur de base et la couleur d’accompagnement. La base est soit beige soit fauve clair (parfois même fauve moyen) avec les taches allant de fauve moyen à brun clair. Appaloosa Léopard : les taches sont beaucoup plus abondantes, fusionnant même dans certaines zones du corps de l’animal. L’abondance des taches leur donne un aspect plus léopard, d’où le nom descriptif. Appaloosa inversé ou arlequin : s‘agit-il même d’appaloosas, ou simplement d’une combinaison de couleurs/motifs qui donne des taches claires sur un animal sombre?



Propreté
Il choisit les endroits où il va faire ses besoins et s’y rend systématiquement dès que c’est nécessaire. Un réflexe qui permet de conserver des terrains entretenus et qui atteste de la grande intelligence de l’espèce. Par ailleurs, leur fumier se composte, il est utilisé dans les jardins.

Comportement
Il est sociable et n’aime pas la solitude. Son bien-être repose sur le fait qu’ils vivent en troupeau. Ils ne peuvent pas être élevés seuls, il est donc impératif qu’un minimum de trois alpagas constitue l’élevage. Il est important de prendre le temps pour les approcher, en douceur, sans cris, afin de pouvoir établir un contact avec l’animal. il est fortement recommandé d’éviter le contact entre les jeunes alpagas et les humains car cette sociabilité a ses inconvénients et l’alpaga peut ensuite considérer l’humain comme un des leurs. Il s’agit d’un syndrome reconnu chez les alpagas et les lamas qui peut, lorsque le mâle grandit et devient dominant, générer des situations complexes voire graves avec ses congénères et ceux qu’il considère comme tel. Ce syndrome a même un nom : le syndrome Bersek LLama ou syndrome du lama furieux. Côté comportement, l’alpaga est généralement doux et curieux, mais aussi peureux. Il n’aime pas particulièrement être touché. Étant naturellement une proie qui n’a d’autres moyens de défense que la fuite, cette crainte lui est salutaire pour sa survie. Comme tout animal cependant, le comportement d’un individu à l’autre peut également varier allant de plus ou moins peureux à plus ou moins dynamique.Il peut manifester son agacement en crachant. Une manière somme toute efficace et peu banale pour éloigner l’ennemi mais qui, contrairement à la légende, se manifeste rarement contre l’humain. Si toutefois c’est le cas, il se peut que l’individu n’ait pas su identifier les signes d’agacement en amont. C’est avant tout un moyen de défense utilisé entre alpagas, dans les situations de conflit mais également lorsque la femelle veut signifier au mâle qu’elle est en gestation et qu’il doit prendre ses distances.

Alimentation
Il est considéré comme un animal assez écologique puisqu’il mange peu (son système digestif est extrêmement efficace), a un fumier qui contient relativement peu de phosphore, fait des litières communes (donc ne contamine pas tout le pâturage) et coupe l’herbe au lieu de l’arracher. Il a également des onglons et des coussins sous les pattes et non des sabots, ce qui permet de préserver beaucoup plus facilement la viabilité des pâturages qu’il fréquente. En plus du pâturage dont il jouit selon les saisons, il mange également du foin qui l’aide dans son processus de rumination ainsi que des grains (moulée adaptée) et des minéraux en poudre pour une alimentation optimale en terme de minéraux et vitamines et ce, peu importe la saison. Son alimentation, en plus de sa génétique, a un impact non négligeable sur la qualité de sa fibre.

Reproduction
Physiquement, l’alpaga atteint son gabarit d’adulte à l’âge de 3 ans chez les deux sexes. L’alpaga mâle peut devenir reproducteur vers l’âge de 3-4 ans. Les femelles sont couramment accouplées à 2 ans pour qu’elles puissent mettent bat la première fois quand leur bassin est complètement formé, après 11 mois et demi de gestation (345 jours) en moyenne.Pas d’agressivité chez les alpagas. Si la femelle n’est pas déjà gestante, elle se couche rapidement après avoir été présentée au mâle.Si par contre la femelle est pleine, elle crache sur le mâle, ou tape et refuse ses avances en fuyant. La femelle n’a pas de chaleurs, c’est la saillie et le chant du male qui déclenche l’ovulation : il peut donc y avoir des petits tout au long de l’année, mais éviter les naissances en période estivale, à cause de la chaleur. Durée de la saillie entre 15 et 30 minutes.

Naissance
La femelle reste le plus souvent debout, dehors, elle est rapide et se passe en général très bien. Mais il faut bien surveiller, On n’est jamais à l’abri d’une mauvaise position du cria … Et quand le cria est là il faut s’assurer qu’il se lève, tête son colostrum, n’a pas les voies respiratoires encombrées…La naissance a souvent lieu en plein jour (entre 10h et 16h), par beau temps avec un léger vent pour sécher le cria avant la nuit, la mère ne léchant pas son petit (elle ne peut sortir sa langue). Le bébé (le cria) pèse entre 6 et 9 kg à la naissance et debout après 1h de vie. Une fois adulte, l’alpaga pèse environ entre 50 et 90 kg bien qu’il y ait beaucoup de variations dans les poids des différents individus. Lorsqu’un cria vient au monde tous les alpagas du troupeau vont le sentir pour le reconnaitre.

Tonte
L’alpaga est tondu une fois par an, au début du printemps, pour éviter que celui-ci ait trop chaud l’été venu (et éviter les coups de chaleur qui peuvent être mortels), mais aussi pour que la fibre ait le temps de repousser pour l’automne. Cette tonte est essentielle au bien-être de l’animal et est faite sans le blesser. Elle s’effectue avec l’animal couché sur un tapis ou une table de tonte, les pattes attachées pour éviter qu’il bouge et se blesse. On tond par sections mises dans des sacs différents pour mieux séparer les qualités selon la partie du corps de l’animal. Ça simplifie le tri de la fibre et des toisons par la suite. On profite souvent de la tonte pour tailler les onglons et les dents (qui poussent sans arrêt) ainsi que couper les pointes des dents de combats chez les mâles. L’alpaga n’a besoin que de peu de soins vétérinaires réguliers annuellement; qu’un vaccin et des vermifuges. Chaque alpaga produit en moyenne entre 4 et 10 lb de fibre par année au total, contenant diverses qualités.
Au cours de la tonte, on sépare la fibre en 3 lots :
catégorie 1 sur le dos et les flancs, c’est ce qu’on appelle la blanket, la meilleure fibre.
catégorie 2 sur le cou, le ventre. fibre plus courte et plus épaisse.
catégorie 3 sur les pattes, le plus souvent utilisée pour le rembourrage ou le feutrage.


Dans leurs pays d’origine
Depuis des millénaire, au Chili, Pérou, Bolivie et Argentine les alpagas sont l’équivalent de nos animaux de ferme, ils fournissent laine, viande, cuir, crottin séché comme combustible. Le lait est peu utilisé, car il est produit en très faible quantité, difficile à traire, et la femelle n’en produit que si elle allaite.

Dans le reste du monde
On l’utilise de différentes manières :
– Sa laine : elle est très réputée.Outre sa finesse, c’est une fibre légère, résistante, élastique et chaude. Elle possède des propriétés isolantes reconnues grâce à ses qualités hygroscopiques (elle absorbe lentement l’humidité de l’air).
– Comme animal de compagnie : en effet ce sont de petits compagnons agréables, propres, sans odeur. Ils font peu de bruit, hormis un petit ‘hum hum’ pour communiquer entre eux, les autres bruits sont le cri d’alerte, les cris lors de bagarres et le chant du mâle lors de l’accouplement. Doux et totalement inoffensifs, ils sont faciles à vivre, dociles et aiment se promener.
– Pour le loisir : éduqué à la longe, le petit camélidé accompagne les balades dans la campagne. il ne porte pas de charge.
– Pour faire des concours d’agility (passage d’obstacles en main et tests d’obéissance).
– Pour la médiation animale et la thérapie dans les hôpitaux et les maisons de retraite.
– l’alpaga-yoga, ou faire du yoga en pleine nature au mileu des alpagas.
– Pour faire de l’éco-paturage, à la différence du mouton ou de la chèvre il entretient les espaces boisés sans toucher à l’écorce des arbres. Il est de plus en plus utilisé par les collectivités locales dans les zones boisées ou accidentées. Il valorise les pâtures pauvres et avec leur coussinets il n’abiment pas les sols.
